mardi 16 juillet 2013

De la musique avant toute chose: James Bond à l'opéra

On le sait bien assez, James Bond aime le luxe. Il fréquente assidument casinos, grands hôtels et fastueuses manifestations culturelles. Une vraie pie.
Sait-on pourtant les liens qu'entretient 007 avec le monde de l'opéra? Cela est moins certain.

En réalité, James Bond ne se rend sur l'ensemble de 23 volets que deux fois à l'opéra.

Timothy Dalton:  Jumelles et violoncelles

Le plus friand des interprètes de Bond en matière d'opéra est Timothy Dalton. Il fréquente en effet pas moins de quatre opéras dans le volet Tuer n'est pas jouer et jette son dévolu sur une séduisante violoncelliste Kara Milovy.


Il se rend pour commencer au conservatoire de Bratislava où est donnée une représentation de la Symphonie N°40 de Mozart. Le bâtiment du film serait, selon les experts de la chose, en réalité un







Plus tard dans le film, Bond assiste avec ferveur à la représentation du Quatuor à cordes en ré majeur d'Alexandre Borodine interprété par Kara toujours au même conservatoire de Bratislava.






Lorsqu'ils auront lié connaissance, Kara et Bond rendront visite au célébrissime Opéra de Vienne, Vatican des mélomanes.





Enfin, le film s'achève sur une représentation de Variation sur un thème Rococo de Tchaikovsky mené par Kara au fameux opéra sur la façade duquel défile le générique de fin.



Le film ne se limite pas à cela: les gadgets s'adonnent aussi à la musique comme les clefs de voiture réagissant différemment au sifflement de Rule Britannia et au sifflet du séducteur ou encore le violoncelle et son étui servant de luge, rame et bouclier pare-balle. Il est à noter que les radios servent à recevoir les ondes de la police ou à lancer des missiles (lancés par le Prince Charles lui-même):





Même le baladeur du terrifiant Necros sert à déclencher des bombes comme à étrangler.

La violoncelliste comme l'insistance sur l'univers des stradivarius associés au monde de l'espionnage  n'est pas sans rappeler Le Grand blond avec une chaussure noire, parodie française de James Bond réalisée par Yves Robert en 1972 soit 15 ans avant le volet de la saga James Bond.Tout est musique dans ce volet qui ravira les plus mélomanes d'entre nous.

Daniel Craig: Passerelles et parallèles

Le second James Bond à fréquenter l'opéra, c'est celui que l'on dit le plus brutal et le plus insensible. Il s'agit de Daniel Craig qui se paye le luxe de la représentation de Tosca à Brégence dans Quantum of solace. La ville autrichienne dispose en effet d'une immense scène flottante sur le lac de Constance où se joue chaque année une grande pièce musicale.



 Bond suivra la pièce de façon peu conventionnelle, caché dans les échafaudages et les passerelles surplombant la scène. Il observe d'ailleurs plutôt le public, énième affirmation - à la Monsieur Teste de Valéry - que l'opéra ou le théâtre donne plus le publique que la scène en spectacle.










Très vite considéré comme un James Bond sauce Arté, ce volet ajoute à son intrigue écologiste un soupçon d'opéra qui sert de repère à l'organisation Quantum mais aussi d'intrigue dans l'intrigue. En effet, l'opéra de Puccini reprenant la pièce de Victorien Sardou met en scène une femme, La Tosca,  qui tue d'un coup de couteau Scarpia, chef de la police, qui l'a menacé de tuer son amant si elle ne couchait pas avec lui. Dans le film de 007, Camille Montès qui a vu Medrano tuer son père et violer sa mère réserve au chef d'armée crapuleux qui veut la violer à son tour le même sort que Scarpia. L'opéra propose un énoncé proleptique soigneusement dissimulé.








 Roger Moore: "Une petite fantaisie musicale"

C'est le nom qui est donné au spectacle contorsionniste, chorégraphié et musical représentant les Enfers vu par la culture vaudou mené par le Baron Samedi, campé d'ailleurs par le célèbre chorégraphe Geoffrey Holder.
Il s'agit plus d'une opérette de club-med que d'opéra à proprement parler mais le Panthéon Bond ne doit se permettre aucune impasse.





James Bond peut donc livrer au spectateur un joyau d'inventivité et de musicalité: James Bond peut s'avérer parfois très culturel.
Avis donc aux assoiffées de savoir et aux friands de musique! Aller voir ces deux volets de musique.

"Et tout le reste n'est que littérature..."



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