vendredi 3 mai 2013

Dark Bond, ou quand 007 bascule du côté obscur de la force

On a coutume de prêter à Timothy Dalton le côté sombre et obscur de Bond, eu égard à son fangieux Permis de Tuer qui mêle violence physique et violence verbale de façon souvent gratuite. Témoins ces répliques cultes: "Viens voir le p'tit oiseaux, espèce d'enfoiré!", "Tu me lècheras même le cul pour que je te tue!" ou encore "Piss off!" et des hommes dévorer entièrement ou de moitié par des requins, qui explose dans une marée de sang ou qui se font embrocher ou dépecer vivants. Monsieur Bond se dévergonde!Rien à voir avec les autres 007.


Rien? Si!Quelques rôles discrets font parfois craquer le vernis et la candeur des 007 fond comme neige au soleil: James Bond peut être TRES TRES méchant!

1) Sean Connery, le moustachu

Son caractère trempé comme de l'acier, son regard de juge et sa froideur de mentor en font un parfait exemple de morale et de justice.
Pourtant, il a joué par deux fois un méchant.
Tout d'abord en 1974, dans l'adaptation du Crime de l'Orient-express d'Agathe Christie par Sydney Lumet, il interprète le colonel Arbuthnot, un ami du colonel Armstrong, un des suspects et tueurs du film. Sa culpabilité indéniable n'a d'égal qu'un motif louable qui laisse toujours sujet à discussion.

Son second méchant, dont il est question dans un précédent article est Sir August de Winter, le terrible mégalomane du film Chapeau melon et bottes de cuir qui contrôle la météorologie et contraint ainsi les chefs d'état à le payer quand bon lui semble.








2) Georges Lazenby, méchant par défaut

Peu célèbre, peu méchant! L'australien  joue surtout les bons, de Stryker le pacifiste d'Universal soldier (1971) au Major Charles du Caméléon en passant par l'anti-dealer Joseph Stoner dans Stoner se déchaîne.
Pour lui en trouver un, il faut chercher dans la saga érotique française où il campe Mario, un libertin qui n'hésite pas à affirmer qu'un couple ne fonctionne que s'il comporte une 3e personne!





3)Roger Moore, Agent double et Dopplegänger

Roger Moore a marqué la saga pour son aversion pour la violence, affirmée notamment lors du tournage de Rien que pour vos yeux quand il s'oppose à ce que Bond ne projette de sang froid la voiture d'un ennemi dans le vide.
En effet, Moore est le méchant de l'intellect celui qui manipule ou bien qui est fou.
Dans Bons baisers d'Athènes en 1970, il campe "le major Otto Hecht, un antiquaire viennois dépourvu de scrupules comme de convictions, dirige un camp de prisonniers installé sur une île grecque occupée par les Allemands". Ce curieux personnage, s'il n'est pas foncièrement mauvais, est un profiteur et un manipulateur né.

Dans l'épisode 16 de la saison 1 de la série Alias de J.J.Abrahams, il campe le retors et fin stratège Edward Poole qui pousse le directeur du SD6, l'agence de l'héroïne à tuer son meilleur ami en lui faisant croire que ce dernier est un traitre. Poole se révèle être le véritable traître. Ce personnage n'est pas sans faire penser au 007 de Dalton dans Permis de tuer


Mais la dualité semble être un thème de prédilection chez Moore qui laisse planer le doute sur un éventuel double maléfique de Brett St-Clair dans l'épisode "Someone like me" de la série Amicalement vôtre.

 Basil Dearden lui donne l'occasion de prolonger cette expérience du bon qui se découvre un double mauvais dans La seconde mort d'Harold Pelham en 1970 où il joue le rôle-titre. Harold Pelham, après un accident terrible s'éveille à l'hopital et se voit prêter des actes qu'il n'a pas commis. Dans la grande tradition du romantisme allemand, il va être confronté à son Dopplegänger, terrifiant de cruauté. Rappelons que le titre allemand parle de lui-même: Un homme se chasse lui-même.




 

4) Timothy Dalton, un vrai méchant 

Rien qu'à son sourire carnassier dans Permis de tuer, on le sent Timothy est un méchant. Il porte un bon nom pour: Dalton. Une grande violence le caractérise: il écrase des objets entre ses mains par colère, menace des innocents de son arme et décide de qui doit vivre ou mourir.

Hors Bond, c'est aussi souvent le cas:
Dans un épisode des Drôles de dames, il joue un séducteur qui manipule Jill Munroe (le personnage de Farrah Fawcett) pour voler un objet rare.

Dans Agatha en 1979, il joue le mari volage et trompeur d'Agatha Christie.

Dans La Putain du Roi en 1990, il campe le Roi Victor-Amédée qui tente de soustraire une courtisane à son mari et sa famille par tous les moyens possibles, même les plus criminels.

Dans Hot fuzz, il incarne Simon Skinner, un gérant de super-marché qui tue les contrevenants et pilleurs pour faire descendre les pourcentages de criminalité de son village. Sans scrupules, il entre en scène en s'écriant: "arrêtez moi!"



Dans l'épisode spécial de Noël du Dr Who "La Fin du temps", il campe le le chef des Seigneurs Rassilon du temps qui cherche à tuer le Docteur. 

 pour ne citer  que des exemples...


5) Pierce Brosnan, l'ennemi intime 

D'ordinaire, Pierce Brosnan est un héros un sauveur: Robinson Crusoë, Remington Steele et le Pic de Dante à l'appui.
MAIS
Il joue bien souvent les ennemis inattendus ou les gentlemens cambrioleurs.
Son physique très apprécié des dames lui valent aussi le rôle de l'amant qui porte ombrage à la relation d'un héros. C'est surtout le cas dans Mrs Doubtfire de Chris Colombus que l'on a tendance à oublier.  
En 1994, il campe Patrick Brody, un jeune homme sympathique qui s'approche d'une femme pour kidnapper l'enfant de celle-ci qui est en réalité le sien.
 

En 1999, il reprend le rôle de Thomas Crown après Steeve Mcqueen et devient à son tour le Arsène Lupin des temps modernes. Il s'adonne à un rôle similaire en  2005 dans Coup d'éclat où il interprète le casseur Max Burdett.

En 2007 et 2008, ses méchants prennent un tour nuancé. En 2007, il campe Tom Ryan, un homme qui veut terroriser un jeune marié qui est lié à la mort de sa femme dans Le Chantage. En 2008, il joue dans Seraphim Falls Gideon, un soldat américain recherché par le confédéré Carver joué par Liam Neeson. D'abord victime apparente du cruel irlandais, il s'avère avoir tuer toute la famille de ce dernier par pure cruauté.

Enfin, en 2010, il joue dans Ghostwritter, le rôle d'Adam Lang, un homme politique au passé trouble qui demande à un nègre de rédiger son autobiographie. Il est comparé dans ce rôle à Satan lui-même!





6) Daniel Craig, gangster et pirate

Le vrai diable, en réalité, c'est lui, Blond, James Blond. Blondeur d'ordinaire apanage des anges qui cache un vrai démon. En effet, il s'oppose au 007 de Moore qui dit se faire violence pour tuer en déclarant que si tuer le dérangeait, il serait un mauvais agent.

En 2008, l'année de Quantum of solace, il joue rien de moins que Satan dans I, Lucifer.

En 1992, il joue le nazi Schiller qui affronte le Jeune Indiana Jones et l'armée belge.

En 2001, il joue l'ennemi d'un autre archéologue, bien plus sexy, puisqu'il s'agit de Lara Croft dans le premier Tomb raiderAlex Marrs finit par rejoindre l'héroïne.
L'année suivante, il est celui par qui survient le drame dans Les sentiers de la perdition de Sam Mendès, où il incarne Connor Rooney, fils d'un parrain maffieux qui demande la tête de l'un de ses agents: le héros joué par Tom Hanks.
En 2004, il interprète XXXX, un petit porte-flingue dont on suit l'ascension à travers ses crimes et coups tordus dans Layer cake de Mattew Vaughn.

En 2005 et en 2011, il joue des faux méchants, dans le style d'Harold Pelham dans The Jacket et Dream House. Ses personnages, Makenzie et Will Atenton sont persuadés d'avoir commis un meurtre qu'ils n'ont pas commis.

Dans Invasion, son personnage, Ben, changé en extra-terrestre, devient un des envahisseurs contre lesquels lutte le personnage de Nicole Kidman.

Enfin, dans le Tintin de Jackson-Spielberg-Wright, il campe avec brio Sakharine, tiers de la BD originale qui devient sous ses traits l'héritier vindicatif de Rackham le rouge. C'est avec ce genre de prestation qu'on l'admirerait plus en 007.



 


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